vendredi, juin 20, 2008

IL ETAIT UNE FOIS EN DVD: Entretien avec le producteur exécutif Doug Short

Une fois que vous avez une histoire, vous devez trouver un studio pour la produire. En d’autres termes, vous devez trouver un supporter pour défendre votre projet. Et c’est dans cette étape, au cours du voyage vers l’écran de Il Etait une Fois, que Doug Short est intervenu. Il travaille chez Disney depuis seize ans, dont dix dans le développement. Il a débuté en travaillant exclusivement pour Touchstone, et ensuite, quand les studios ont fait fusionner les deux groupes, il a sur des films Disney et Touchstone en tant que producteur exécutif. Il a à son actif plusieurs collaborations avec le réalisateur de Il Etait une Fois, Kevin Lima, sur Les 102 Dalmatiens, Un mariage de Princesse et The Wild. Pour résumer, son travail est de trouver des projets, et de superviser leur développement et leur production.
Doug Short est le premier chez Disney à avoir lu le premier script de Bill Kelly, et il en est tombé amoureux, dix ans avant la sortie du film. C’est également lui qui a aimé et supporté le film tout le long de ces dix ans, malgré tous les impondérables qui arrivent inévitablement pendant une si longue période de gestation. Et c’est lui qui a aidé, envers et contre tout, à faire prendre forme à l’histoire pour l'écran de la meilleure façon possible pour un public familial et moderne.
Alors, faisons place au “conteur silencieux”, comme il s’appelle lui-même, et laissons Doug Short nous raconter “l’histoire de l’histoire” d’Il Etait une Fois.


Quel fut votre rôle sur Il Etait une Fois?
Sur Il Etait une Fois, chacun avait son petit rôle. Il y avait évidemment pas mal de monde impliqué dans la production du film, comme c'est le cas pour tout film. Moi, mon rôle était le “conteur silencieux”, la personne qui essaye de faire fonctionner toutes les parties ensemble, sans attirer l’attention. Ma satisfaction fut de produire le film comme je sentais qu’il devait être.

Pouvez vous me parler des origines du projet, de votre point du vue?
Eh bien, c’est intéressant car c’est l’un des tous premiers projets que j’ai apportés en tant que producteur exécutif à Disney. C’est en 1997 que j’ai commencé à travaillé dans le développement. En fait, Sunil Perkash, le producteur exécutif, a apporté le script de Bill Kelly à Sonnenfeld et Josephson. Ils avaient un gros accord avec Disney/Touchstone Pictures à l’époque, et il l’a apporté en pensant que cela marcherait bien. Ils me l’ont ensuite envoyé chez Touchstone pour me le soumettre (c’était à l’époque où Disney et Touchstone étaient des entités distinctes). Je l’ai lu le jour même et j’ai immédiatement voulu l’acheter. C’était justement le genre de chose qu’il nous fallait. C’était le film parfait pour notre compagnie. Donald De Line était alors à la tête de Touchstone, et il a acheté le script. Touchstone Pictures était une division plus adultes. J’ai toujours aimé l’animation Disney et les films Disney. Alors, pour moi, c’était cohérent, mais le ton du film à l’époque était plus adulte.


C'est à dire?
Voyons. Dans une ancienne version, Gisèle se promenait dans un quartier mal famé. Un ami de Robert la remarque dans sa longue robe et l’engage pour sortir d’un grand gâteau pour son enterrement de vie de garçon. Robert voit qu’elle est une innocente jeune fille et met un terme aux projets de la fête. Il n’y a jamais eu de décision unilatérale de couper cette séquence, mais plutôt une évolution de l’histoire qui fait que l’ami de Robert n’apparaît plus. Le supprimer a contribué à recentrer l’histoire sur la romance entre Gisèle et Robert. La rencontre avec Robert alors que Gisèle est perchée sur le panneau d’affichage a été rajoutée plus tard. Nous avons parlé de la faire tomber de toutes sortes d’endroits. A un moment, il a même été question d’une planète au planétarium! Nous avons aimé l’idée qu’elle ne soit pas rattrapée par Robert. Ce n’est pas un prince comme les autres. Mais il est tout de même attentionné, et elle est intriguée par lui.

Morgan n’existait pas dans les premières versions. Elle n’a été rajoutée que plus tard dans le développement de l’histoire. C’est un personnage naturel, non cynique, qui voit tout de suite en Gisèle ce qu’elle est vraiment. Nous savions qu’il y aurait beaucoup d’enfants dans le public qui verraient l’histoire d’un point de vue plus jeune, et ajouter Morgan a aidé à ce que les enfants apprécient l’histoire. De plus, la présence de Morgan a aidé le public à comprendre quel genre d’homme est Robert: un père célibataire aimant, un homme bien sommes toutes. D’un autre côté, quand on le voit donner à sa fille un livre sur les femmes célèbres plutôt qu’un livre de contes de fées, on voit qu’il est trop protecteur.

Une autre facette plus adulte avec laquelle nous avons joué était de faire finir le prince avec un officier de police (encore un personnage qui a été coupé). Cela a été supprimé, toujours pas à cause d’une quelconque censure, mais parce qu’il était vraiment plus plaisant de voir Nancy, cette New-Yorkaise pragmatique, abandonner tout pour devenir une princesse. C’était tout simplement une meilleure histoire.
Comment ont évolué les choses à partir de là?
Pendant que l’accord se mettait en place entre Disney et Touchstone, Sonnenfeld, Josephson, Sunil et moi avons travaillé tous ensemble sur le script. A la fin, les contrats de Sonnenfeld et Josephson étaient terminés et ils ont quitté Disney. Je n’ai revu Barry Sonnenfeld que très peu après ça. Quand le film fut prêt, Barry Josephson s'est beaucoup impliqué dans sa production. Tous les deux ont un talent extraordinaire et unique.
En fait, Il Etait une Fois a été je crois l’un des projets les plus compliqués sur lesquels j’ai travaillé! Cela a littéralement pris de 1997 à 2007 pour faire ce film, avec beaucoup de pression pour en faire le film Disney parfait. Ca n’était jamais suffisant. Habituellement, c’est la recette typique du désastre, et il nous est arrivé de faire quelques erreurs. Mais par chance, le film s’est avéré en valoir la peine, je pense. A des moments, nous étions à un point dans le développement du script qui ne nous menait nulle part. Cela faisait peut-être sept ans que nous étions dessus. Sunil Perkash et moi étions incroyablement patients par rapport ce projet, avant que Kevin soit intégré. Bill Kelly était l’auteur initial et nous avons en fait eu plusieurs réalisateurs qui sont venus et ont voulu diriger le projet. Plusieurs fois, c’était à la limite de marcher. Mais pour différentes raisons, ces versions n’ont jamais été faites.
Comme nous n’avions pas de script qui pouvait être utilisé, nous avons demandé à Bill Kelly s’il pouvait revoir tous les scripts et revenir avec une sorte de version définitive de ce que le film devait être. C’était une discussion privée. Les studios n’étaient pas impliqués là dedans parce qu’ils avaient déjà dépensé beaucoup de temps et beaucoup d’argent à engager des auteurs, des réalisateurs, tandis le film ne se faisait toujours pas. Alors, nous avons demandé à Bill s’il était d’accord pour reprendre toutes les versions, partir de sa version originale qui était plutôt bonne et y incorporer seulement les meilleures idées des versions suivantes. Et nous avons présenté le résultat aux studios. Alors, pour moi, c’était probablement le moment le plus important, et le rôle le plus important que j’ai joué: parvenir à obtenir la version du film qui a fini par être réalisée.

Pourquoi avoir rappelé Bill Kelly ?–c'est assez inhabituel à Hollywood.
Nous avions énormément d’auteurs différents. D’abord, Bill Kelly a été impliqué dans plusieurs versions, et beaucoup d’autres auteurs lui ont succédé. Peut-être 10 ou 20 auteurs différents. Certains ont fini par travailler avec les réalisateurs, d’autres sont venus et n’ont proposé qu’une version. Encore une fois, ce procédé a duré très très longtemps, et beaucoup de personnes ont été impliquées. C’est en fait assez rare et formidable à Hollywood qu’une équipe revienne à l’auteur original. A un moment, on s’est posés, on s’est demandé “pourquoi ça ne marche pas?”, on est repartis de là où on a commencé, là où la première inspiration est venue, et on a réalisé qu’il y avait tant de choses réussies dans le scénario original de Bill. Nous étions restés en contact avec lui cette année-là, en particulier Sunil, un autre des producteurs, et il était disponible. Cela nous a finalement paru évident de le réintégrer et de lui donner une seconde chance, et avec la richesse de ce qu’il a apporté, nous avons réussi à sortir une version finale du script.

Finalement, c’est Kevin Lima qui a été choisi comme réalisateur. Pouvez-vous me parler de votre relation avec lui?
Kevin est quelqu’un avec qui j’avais déjà travaillé sur Les 102 Dalmatiens. Il venait de l’animation, avait fait un travail fabuleux sur le film Tarzan et cherchait à travailler sur des films “live”. L’opportunité s’est présentée de travailler Les 102 Dalmatiens, et il l’a saisie. C’était un projet sur lequel je travaillais de près et c’était la première fois que je travaillais avec Kevin. Ensuite, il a continué sa route et a travaillé sur d’autres choses pendant un moment. De mon côté, j’ai travaillé sur le film The Wild. Nous avions des problèmes avec l’histoire et il est venu nous donner un coup de main. Il a été crédité en tant que producteur sur le film, parce qu’il nous a vraiment aidés à remettre le film sur les rails.
Plus tard, nous avons eu des problèmes à trouver un réalisateur pour Il Etait une Fois. Nous avions un script qui nous convenait mais nous avions besoin d’un réalisateur, et comme il était revenu avec nous sur The Wild, cela nous a fait réaliser que c’était de lui que nous avions besoin parce qu’il avait le profile parfait, avec son expérience en animation et en film live, sa façon extraordinaire de raconter les histories, et son amour et sa compréhension de l’animation.
La partie la plus dure du projet a été d’avoir en Gisèle un personnage qui peut amuser, mais qu’on peut également aimer. On ne peut pas juste se moquer d’elle et la prendre pour une folle. Il faut comprendre son point de vue, vouloir qu’elle obtienne ce qu’elle désire, vouloir la voir évoluer en un personnage qui comprend vraiment ce que l’amour peut-être: plus que ce simpliste et général “ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants”. Tout cela, sans perdre l’humour, l’esprit et le bonheur du personnage. Kevin a compris comment obtenir ce ton, pour que le public respecte le passé de Gisèle, comprenne d’où elle vient mais veuille également la voir évoluer.


A ce propos, la fin du film est très intéressante. Pouvez-vous me dire comment elle a été conçue?
A vrai dire, il y a eu des discussions passionnées à propos cette fin! Certains pensaient qu’il n’était pas nécessaire d’y avoir une si “grande” fin. Personnellement, j’ai toujours senti que la fin était importante pour plusieurs raisons. D’abord, il fallait s’occuper du cas de Narissa. Une fois qu’Edward a conscience qu’elle est diabolique, ils ne peuvent tout simplement pas rentrer à Andalasia et continuer comme si de rien n’était. Alors, pour continuer dans la lignée de beaucoup de classiques Disney (La Belle et la Bête, La Petite Sirène et bien-sûr La Belle au Bois Dormant), on devait régler le compte de la méchante reine. Et puis il y a le côté spectaculaire. C’est tout simplement cool de voir Narissa se transformer en dragon: Comme dans beaucoup de classiques, son côté diabolique se révèle d’une manière spectaculaire.
Mais la raison la plus importante en faveur de ce grand final est de mettre un terme à la transformation du personnage de Gisèle. Quand on la rencontre, elle attend que tout lui tombe dessus. Elle veut être délivrée (littéralement tomber dans les bras de son prince). Quand elle se retrouve bloquée à New-York, elle attend patiemment que son prince arrive pour la sauver. Elle essaye de tomber dans les bras de Robert, mais cela ne fonctionne pas très bien. A la fin du film, Gisèle est devenue quelqu’un d’autre. Au bal, elle est réanimée par un baiser. Bien sûr c’est romantique, et toujours passif: elle est sauvée par un homme. Mais le film est plus qu’une simple romance. L’histoire de Gisèle ce n’est pas juste l’amour. C’est sa façon de devenir active, même devant le danger, en particulier maintenant qu’elle a rencontré l’amour, le vrai. Elle n’est plus la même et la fin montre à quel point son personnage a changé.
En fait, il y a plusieurs niveaux de lecture dans ce film.
Un des grands talents de Kevin, c’est que la réalisation du storyboard lui permettait de visualiser, améliorer et collaborer avec les artistes pour créer des détails auxquels vous n’auriez pas pensé avant de filmer la scène. Vous pouvez carrément prévoir ce genre de détails, et il y a de la place pour eux, parce que vous les avez visualisés en faisant le storyboard. Ces niveaux sont l’œuvre de Kevin, il a toujours travaillé comme ça que ce soit sur Les 102 Dalmatiens, The Wild et bien-sûr Il Etait une Fois.


Est-ce que Il Etait une Fois a toujours été prévu en animation 2D?
Depuis que la 3D existe, il y a toujours beaucoup de discussions sur “2D ou 3D”? En fait, au départ, le premier script ne proposait même pas d’introduction animée. Il était entièrement live, mais débutait comme les contes de fées. Le concept d'animation a été assez rapidement ajouté. Il n’y avait pas de dessin animé de princesses en préparation chez Disney, mais cela semblait le bon moment pour introduire une nouvelle princesse Disney. Puisque l’introduction du film devait être la rencontre avec une princesse Disney, cela a amené l’idée d’explorer toutes les versions Disney de contes de fées: de Blanche-Neige à Ariel. C’était une chose intéressante à traiter. D’une part, il s’agit d’un classique Disney, avec sa simplicité: la fille est amoureuse de son prince. Il la délivre, combat une méchante reine, et tout le monde vit heureux jusqu’à la fin des temps. Bien-sûr, tout cela n’est que romance. Mais pourquoi est-ce si séduisant? En tant qu’adulte, on peut apprécier ce genre d’histoire dans les Disney, et rêver à une vie aussi simple. Mais les plus jeunes prennent ces histories à la lettre! Il ne pense pas au lendemain de la fin des contes de fées. C’était une grande opportunité d’examiner cette princesse et de respecter son honnêteté et ses vraies valeurs, mais aussi de voir ce qui lui arrive quand elle se rend compte de ce qu’est le véritable amour. Nous espérions que les enfants (les petites filles en particulier) réfléchiraient aux relations humaines, aux happy endings, et à l’amour un peu différemment après avoir vu Il Etait une Fois.
Nous avons donc eu l’idée de faire une introduction animée, comme un clin d’œil à la tradition Disney, et pour moi, ce fut l’occasion de faire de l’animation! Avec cette introduction, nous voulions expliquer aux gens que nous regardions vraiment dans le passé de Disney. Comme cela, on faisait un clin d’œil au mythe de la princesse Disney, une des plus grandes légendes Disney. Il fallait donc trouver une histoire qui tienne la route. Je n'ai travaillé pas directement avec James Baxter, mais j’ai été impliqué dans la décision de faire l’introduction en animation 2D. Je sentais que, puisqu’on parlait d’une princesse pas vraiment moderne, ni vraiment contemporaine, un peu comme Belle, qui appartient au passé de Disney, cela n’aurait pas eu beaucoup de sens de la faire en 3D. Nous voulions qu’il soit clair pour tout le monde que cette princesse vient de la tradition ancienne de Disney. Alors, nous avons appuyé ce point avec Kevin pour la faire véritablement venir de l’histoire de Disney. Je pense que les gens étaient enthousiastes de prendre part à ça, de faire un film avec un personnage si ironique (une princesse Disney), de travailler en 2D, d’une façon qui n’avait plus été faite depuis un moment, le tout avec Alan Menken et Stephen Schwartz! C’était une chance de pouvoir faire corps tout en s’amusant avec l’histoire Disney. Les gens venaient donc travailler sur ce projet avec l’enthousiasme de découvrir ce que cela pouvait donner! Nous avons eu de la chance d’avoir un tel projet, un script d’une si grande qualité et la vision que Kevin en avait. Vous savez, une fois que le film a vraiment été lancé, que les studios s’étaient engagés à le réaliser, ce fut étonnement facile à produire!

Si l’on considère votre position chez Disney, vous penchez plus du côté des films live, et pourtant vous avez fait beaucoup d’animation.
Vous avez raison. J’ai travaillé sur un film qui s’appelle Lizzie McGuire qui contenait un petit peu d’animation. J’ai aussi travaillé sur The Wild qui était totalement animé, et qui a représenté la réalisation d’un rêve pour moi puisque j’ai eu l’occasion de faire de l’animation au sein d'un studio "live action". Et ensuite, évidemment, Il Etait une Fois possède une grande partie animée. Dans le futur, j’espère faire plus de dessins animés. J’aime tellement leurs techniques et ce qu’on peut en faire! C’est pour cela que j’espère en faire plus.


Etiez-vous présent sur le plateau lors du tournage du film?
A cette étape, Kevin avait toute son équipe bien en place alors j’étais présent sans être impliqué au quotidien. Kevin a eu une vision très claire du film dès qu’il a été impliqué. Il a réalisé le storyboard pour l’animation. J’ai beaucoup travaillé avec lui sur cette étape, en l’aidant à faire vivre sa vision du film à travers le storyboard, mais beaucoup moins pendant l’étape du tournage.

Y a-t-il une étape dans la production de Il Etait une Fois que vous préférez par rapport aux autres?
Wow! Il y a eu tant de hauts et tant de bas pendant les nombreuses années où j’ai travaillé sur le film! La partie la plus satisfaisante fut, je pense, de voir le film terminé. C’était il y a environ deux ans. Kevin a finalement présenté la version finale du film, et j’ai réalisé que nous avions enfin le film dont nous rêvions, avec la bonne musique, les bons personnages, le bon ton. Nous avons tellement eu de chance d’avoir une équipe pleine de talent pour travailler sur ce film. Alors voir ce résultat, c’était vraiment gratifiant. Il y a aussi eu l’obtention du script de Bill après toutes ces années où nous sommes allés dans toutes les directions en essayant de trouver la bonne histoire pour l’aventure de Gisèle. Quel est son parcours quand elle arrive à New-York? Comment cela fonctionne-t-il? Cela paraît simple aujourd’hui parce que le film donne l’impression d’avoir été évident. Donc avoir enfin le script de Bill, le lire et se dire: “Mon Dieu! C’est LA version parfaite pour le film!” était extrêmement satisfaisant!

Que garderez-vous de cette expérience unique?
Vous savez, en fin de compte, on est tous très fiers du film. Quand je l’ai vu pour la première fois, les gens me demandaient “après tant de temps, le film est-il à la hauteur de vos espérances?”. Et je répondais: “Absolument, à 100%. Je suis ravi. D’une certaine façon, après toutes ces années, tous ces hauts et ces bas, c’est vraiment le film que j’ai toujours espéré. Le ton, l’humour, la romance…”. Je suis content et fier de Kevin pour avoir fait naître cela à l’écran. Vous ne savez jamais ce que le processus donnera comme résultat. Mais le public a aimé et compris le film. Vous savez, nous avons toujours espéré que le film soit populaire, avec un large public, et un succès commercial… quelque chose qui marche bien dans les salles, mais aussi qui soit apprécié des critiques pour son ton et son humour. C’était incroyablement plaisant de voir tout ça!

Il semblerait qu’Il Etait une Fois a aidé à redonner un sens à la marque Disney. Qu’en pensez-vous?
En fait, le sujet du film est en partie l’historique de Disney, ce que Disney a été, le tout amené dans un environnement contemporain. En faisant cela, un pont est réalisé entre les deux mondes et Kevin a trouvé le bon ton pour enlacer le passé, se moquer un peu de lui, le moderniser, et même rire de ces côtés modernes. Ce n’est pas tous les jours que l’on a une idée qui touche au passé de Disney. C’est une opportunité à deux tranchants: C’est une grande chance mais elle apporte aussi beaucoup de pression. Une des raisons pour laquelle d’autres versions du film n’ont pas été validées était qu’elles n’étaient pas assez bonnes pour le sujet. Vous faites un film avec de l’animation classique, et un des personnages est une princesse Disney. Vous ne pouvez pas vous contenter d’une version qui est juste “ok”. Votre version doit rendre justice au sujet. En fait, vous espérez cet idéal pour tous les projets sur lesquels vous travaillez, mais Il Etait une Fois a subi un examen approfondi parce qu’il s’agit des grandes armes de Disney: l’animation Disney, la musique Disney, etc.…

On touche carrément à un objet de culture!
Oui. Je veux dire par là que la princesse Disney fait partie de la culture populaire. Alors, si on veut rire de cette princesse, il faut absolument la comprendre, l’apprécier et la respecter, pas seulement se moquer d’elle. C’est facile de se moquer d’elle et il n’y a qu’une façon de le faire. Vous savez, le problème a toujours été de respecter et comprendre Gisèle. Si vous êtes une fille de notre monde, vous vous comportez et pensez comme les autres. Mais ça ne fonctionne pas comme ça dans le monde de Gisèle. Le problème apparaît quand vous vous trouvez dans un monde et que votre comportement de lui correspond pas.

Maintenant que le film est un succès et a été nominé aux Academy awards, savez-vous s’il y aura une suite?
En fait, il en a été question. Je pense qu’il n’est pas évident de faire une suite à “ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants”. J’ai travaillé sur bon nombre de films comme Les 102 Dalmatiens qui a été une suite à challenges pour cette raison. Nous avons fait une suite à Princesse malgré elle, sur laquelle j’ai aussi travaillé et dont la suite était plus compliquée que l'original! C’est donc tout à fait envisageable. Dès qu’un film est un gros succès et que les gens l’aiment, on veut en savoir plus sur les personnages, alors pourquoi pas?

Un grand merci à Doug et à Angeline!