mercredi, juillet 02, 2008

IL ETAIT UNE FOIS EN VIDEO: Entretien avec le producteur exécutif Chris Chase

Andalasia n’est pas seulement le monde animé imaginaire et idéal d’Il Etait une Fois, c’est aussi le nom de la société de production/réalisation que Chris Chase a fondé avec Kevin Lima, à la veille de se lancer dans le film. A l’instar de Kevin, son producteur complémentaire, il a lui aussi plus d’une flèche à son arc, puisqu’il a travaillé aussi bien dans les film live que dans l’animation. En effet, il a débuté sa carrière avec des travaux aussi variés que Eleanor : In Her Own Words, un film de PBS avec comme héroïne Lee Remick, Funny, You Don’t Look 200 !, un film de Richard Dreyfuss pour ABC, réalisé spécialement pour l’anniversaire de la constitution américaine, ou encore Prisoner of Honor, un film HBO tourné au Royaume Uni.
Chris a rejoint les studios d’animation Disney en 1993 pour travailler sur le court métrage de Mickey Perd la Tête, qui a engrangé un Academy Award en 1996 pour le meilleur court métrage d’animation, et a été sélectionné pour ouvrir le festival de Cannes la même année. Après ça, il a été producteur associé sur le succès Disney de 1999 Tarzan, codirigé par Kevin, puis producteur de la version cinéma de Peter Pan 2, Retour au Pays Imaginaire (sur lequel Kevin était consultant) et du Livre de la Jungle 2. Plus récemment, il a été également producteur de Lilo & Stitch 2: Hawaï, Nous avons un Problème, la suite du succès Disney de 2002.
A travers cette interview, on ressent l’amour profond de Chris pour la réalisation de film, les artistes, les créateurs et autres talents. Etre le producteur exécutif d’Il Etait une Fois ne fut pas seulement pour lui produire un film magique, c’était aussi la réalité riche et humaine de la réalisation de film, facette qu’il aime tant. Une aventure humaine qu’il partage aimablement avec nous maintenant…

Merci beaucoup pour cette interview!
Merci! Vous savez quoi? Il Etait une Fois a été une expérience très très spéciale. Tout le monde impliqué a adore le film, en particulier mon partenaire, Kevin, vous savez, avec qui j’ai tant travaillé. C’était quelque chose qui sortait tout droit de son cœur alors il s’est livré tout entier à la réalisation de ce film. C’était très excitant!

L’animation, ce n’est pas un monde nouveau pour vous. Avant d’être le producteur exécutif d’Il Etait une Fois, vous avez beaucoup travaillé dans ce monde. Pouvez-vous m’en parler?
Vous savez, je travaille avec Kevin depuis longtemps. En fait, je commençais à envisager de travailler dans le cinéma. Il y a eu une époque de ma vie où je faisait un peu de cinéma, un peu de films, et mon ami Tom Schumacher, qui a l’époque arrivait tout juste dans l’animation avant l’époque du Roi Lion, m’a dit: “s’il te plait, tu devrais venir travailler avec nous!” Je l’ai fait et j’ai travaillé dans bon nombre de projets différents, puis j’ai commencé à travailler avec Kevin sur Tarzan. Cela représente quatre ans de ma vie et c’était une très grande expérience. Kevin est un vrai créatif. En tant que producteur, c’est toujours excitant de soutenir de grands créatifs.

Ensuite, vous avez produit plusieurs suites Disney, comme Retour au Pays Imaginaire, Le Livre de la Jungle 2 et Lilo & Stitch 2. Pouvez-vous me parler de votre expérience chez Walt Disney Television Animation, puis chez Disney Toon Studios?
C’était à une époque où les chosent commençaient à changer dans l’animation. Il y avait ce groupe qui faisait les suites. Je suis arrivé à la fin des deux premières, Peter Pan 2 et Le Livre de la Jungle 2. Ils avaient juste besoin d’un peu de monde et ils m’ont demandé de venir les aider, et au même moment, ils développaient une suite à Lilo & Stitch. Ils connaissaient mon travail chez Feature Animation, et je pense que nous avons vraiment amélioré ces films, nous leur avons permis d’exister, vous savez, dans la mesure où leur budget étaient plus restreints. C’était une bonne époque, j’ai rencontré des gens très gentils et talentueux. Vous savez, les artistes chez Disney, quelque soit le département, ce sont les meilleurs!

Comment décrieriez vous votre rôle de producteur sur ces films?
Et bien, je pense qu’en animation particulièrement, il y a deux aspects à gérer. Vous savez, l’animation c’est une histoire très technique et si vous n’y prêtez pas attention, l’organisation de toute la procédure, qui fait que chacun peut travailler ensemble, peut s’effondrer. Donc, une partie du problème est de s’assurer d’avoir une structure qui permette à tout le monde de travailler ensemble, aussi bien d’un point de vue technique que artistique. Et l’autre partie est de s’assurer, étant donné le nombre de personnes impliquées, que le réalisateur est soutenu par les bonnes personnes au bon moment pendant toute la durée des quelques années que dure le processus. Vous devez être sur d’avoir les bonnes personnes, directeurs artistiques, animateurs, artistes, qui que ce soit, que ce soit un film 2D où dessiné à la main. Une partie du problème est de savoir ce qui est nécessaire d’un point de vue créatif à tout moment et s’assurer que les réalisateurs obtiennent le support dont ils ont besoin. C’est aussi savoir comment faire tourner la machine pour que tout le monde travaille dans le même sens.

Pouvez-vous me dire comment vous avez été impliqué dans Il Etait une Fois?
Kevin et moi formons une équipe de production/réalisation et il m’a appelé pour me dire: “J’adore ce projet! Nous devons le faire! Nous devons nous impliquer! C’est le projet de mon cœur!”. Alors il s’est impliqué, et je me suis impliqué, et nous voilà à nous demander comment rendre ça possible.


A cette époque, quelle était votre situation vis à vis de Disney?
En fait, je faisais partie de Disney, mais à l’époque où Il Etait une Fois a commencé, Kevin et moi étions sur le départ pour fonder notre propre société. Nous étions donc partenaires de Disney, dans le sens où nous avions nos propres travaux, que ce soit en film live ou en animation. Nous en étions là quand Il Etait une Fois est arrivé, et ça a été la première chose que nous avons faite en situation post-Disney, même si, bien-sûr, c’était pour Disney! Actuellement, nous sommes en cours de développement de nouvelles choses, avec Kevin à la réalisation et moi à la production. Nous avons donc des projets nouveaux en cours.

Pour Disney?
Certains oui. Nous adorons Disney. Disney représente une grande partie de nos vie à tous les deux alors cette société est spéciale pour nous!

Quel était votre rôle exactement sur Il Etait une Fois à partir du moment où Disney vous a donné le feu vert, à vous et Kevin?
Mon rôle est celui de producteur exécutif, et partenaire producteur de Kevin. En fait, j’étais présent au quotidien avec lui, du premier au dernier jour, pour tout gérer de manière à ce qu’il soit bien soutenu et qu’il puisse réaliser son film. C’est vraiment ça le rôle d’un producteur. Nous avions besoin de tant de choses différentes sur ce film: auteurs pour les chansons, directeurs artistiques pour l’animation, directeurs artistiques pour la partie live…

Vous étiez donc la personne qui engageait les artistes impliqués dans le film?
La plupart du temps, oui. Je devais m’assurer que les bonnes personnes étaient présentes au bon endroit. Il y avait beaucoup de producteurs différents. Le projet a été en développement pendant dix ans. Il y a eu des producteurs comme Barry Josephson (le producteur de beaucoup de très grands films live), des producteurs exécutifs comme Doug Short (qui a passé beaucoup d’années à couver le film de l’intérieur) et il y avait aussi un autre producteur exécutif, Sunil Perkash, qui a collaboré à l’écriture du film, et a travaillé avec Doug au tout début. Il collabore avec Bill Kelly de la même façon que je collabore avec Kevin. Il y avait donc un bon nombre de producteurs, avec des rôles différents, qui soutenaient différentes personnes.





Par exemple, comment avez-vous choisi les directeurs artistiques? Je veux dire, comment avez-vous géré, de ce point de vue, le contraste de style nécessaire entre le monde animé et le monde réel?
C’est intéressant, c’est Kevin qui a eu la grande idée conceptuelle pour différencier ces deux mondes. Le choix final de Time Square provient de là. Parce qu’il a voulu partir d’Andalasia, qui était très pastorale et très typique d’un classique Disney, pour arriver à un endroit qui est un symbole de la ville. C’est Kevin qui a eu cette grande idée et il y a eu ce formidable concepteur de production, Stuart Wurtzel et Lisa Keene, notre directrice artistique. Ce sont ces trois-là qui ont collaboré pour définir comment faire ressortir ce contraste.


Cela signifie que vous avez été impliqué au même moment dans la partie animation et dans la partie live!
C’est vrai. En fait, j’ai été le seul des producteurs exécutifs à être réellement impliqué dans les deux. Parce que je collaborais avec Kevin, et que Kevin s’impliquait dans tout!

Comment était-ce pour vous d’avoir un pied à un endroit, l’autre à un autre endroit, d’autant plus que ces endroits étaient la Californie pour l’animation, et New-York pour le réel?
C’était très intéressant, parce que j’avais un producteur qui travaillait avec James Baxter à Los Angeles, dans son studio au quotidien parce que j’étais à New-York avec Kevin. Mais ils se concertaient avec Kevin : Kevin et James travaillaient de manière très rapprochée. Ils s’envoyaient et se renvoyaient les informations, Kevin les consultait sur son ordinateur et nous coordonnions le tout malgré la longue distance. Vous savez, maintenant, avec l’informatique, vous pouvez le faire d’une façon qui n’aurait pas été possible il y a quelques temps. C’était délicat, mais intéressant.


L’équipe de compositeurs, aussi, avait un pied dans chaque monde.
Et bien, Kevin et moi avons eu beaucoup de discussions sur la musique dans le film et comment la gérer dans les parties musicales du monde réel. Nous savons tous que cela peut être délicat. Si vous le faites bien, cela peut-être très très spécial, mais si vous le faites mal, les gens fuient le film. Donc, dans notre monde moderne, c’est très délicat à faire. Aussi, Kevin a eu cette idée saugrenue où il voulait que la musique commence par un grand classique Disney et ensuite évolue vers une version plus moderne en même temps que Gisèle évolue également et devient plus 3D, épanouie et moderne. Nous avons eu de longues discussions sur qui pouvait faire quoi, qui pouvait revenir en arrière et rendre hommage à la partie Walt Disney tout en gérant la partie contemporaine.
En final, il ne restait qu’une personne qui convenait et c’était Alan Menken. Stephen Schwartz a été également super et un formidable partenaire pour Alan [tous deux en photo ci-dessous]. Il est lui-même un auteur très grand et très talentueux. Ils se sont donc bien complétés l’un l’autre. En fait, nous ne nous attendions pas à ce qu’ils ont réalisé. Nous n’en avions aucune idée. Nous sommes venus à New-York, nous sommes assis avec Alan et lui avons demandé “Peux-tu faire ceci s’il te plait?” et il a été extraordinaire! Il a adoré l’idée. Il s’était déjà impliqué dans le projet plus tôt et avait déjà été super…Il a tout simplement tout saisi!


Trois des chansons du film ont été nominées pour un oscar. Comment était cette expérience?
Je vois ça comme un super cadeau. Je ne m’attendais vraiment pas à ce qu’un film sur une princesse Disney, avec de l’animation, serait un film qui serait remarqué pour un oscar. Habituellement, ils aiment des films qui sont tout à fait sérieux et très intellectuels. Alors pour moi, c’est plus un hommage à Alan, Stephen et Kevin, parce que vous savez, tous les trois ont travaillé d’arrache-pied pour s’assurer que les chansons collent bien au film. Chaque chanson correspond bien au moment du film, y vit et ensuite évolue. On commence donc avec True Love’s Kiss, très Disney, et on avance doucement mais surement en direction du très contemporain So Close, et chaque chanson se rapproche de plus en plus du monde réel. Et c’est vraiment grâce à Alan et Stephen qui ont travaillé avec Kevin. Ils n’ont pas laissé tomber. Ils ont insisté jusqu’à arriver à leur but. Je suis vraiment très fier d’eux!


A propos des chansons filmées dans le monde réel, il me semble que That’s How You Know est certainement parmi les plus originales et réussies du film.
Vous savez, c’est intéressant parce que c’est exactement ce que Kevin s’est attelé à faire. Il voulait ramener ce sentiment de joie que vous ressentez en écoutant certains grands morceaux de Mary Poppins où autres classiques et en même temps, il voulait que ce soit quelque chose que le public d’aujourd’hui puisse ressentir, le public jeune n’étant peut-être pas très familier de ce genre de comédies musicales et pas très habitué des classiques. Il voulait que ce morceau soit moderne et à la fois une référence aux classiques. Alors vous avez tout à fait raison: nous avons passé beaucoup de temps, Alan, Stephen et Kevin ont passé beaucoup de temps à chercher le bon ton. Et en fait, nous avons eu ensuite un chorégraphe pour faire la danse. Son nom est John O’Connell. Il travaille avec Baz Luhrman et a fait Moulin Rouge! C’était un peu la quatrième pièce du puzzle. Il est venu et s’est impliqué pour définir comment prendre l’idée de Kevin qui était: De par sa nature, Gisèle rassemble les gens autour d’elle, le groupe grossit, grossit, grossit et, en final, tout ce monde qu’ils ont rencontré dans le parc chante cette chanson qui parle d’amour. Kevin a eu l’idée de départ, et tout le monde s’y est accroché. C’était très spécial.


Comment c’était de travailler avec 300 figurants dans Central Park?
C’était dur! C’était très, très dur! Nous avions seulement un nombre limité de jours. Je crois que nous avions, pour la chanson et la danse en elle-même, environ six jours. Ce genre de numéro, cela peut vous prendre environ 20 jours de tournage ou plus. Nous n’avions qu’un court laps de temps alors nous allions d’une scène à l’autre comme celle de la femme avec un candélabre sur la tête qui marche dans l’allée. Chaque scène de ce genre représentait une portion de la journée. Nous devions la réussir et passer à la suivante. C’était pénible! Mais les gens étaient si gentils! Les danseurs, les chanteurs et les musiciens étaient si enthousiastes de faire une comédie musicale comme ça. Vous savez, il n’y en a pas deux comme elle. Alors, ils étaient très coopératifs et volontaires. Ce fut une expérience très spéciale!


Tout a été tourné à New-York?
Je pense que tout a été tourné à New-York. En fait, oui. Il y a probablement eu un tout petit bout rajouté quand on a eu besoin de rajouter un petit quelque chose. On a commencé quasiment début avril, où il faisait toujours assez frais, et on a fini en juillet, alors qu'il faisait une chaleur caniculaire.

En parlant de New-York, comment est venue l’idée de la tour Woolworth pour le bal?
Vous savez, dans le film, d’une façon ou d’une autre, tout est soit une image d’un conte de fée classique, soit son contraire. Nous voulions le reflet moderne d’un château. Si vous regardez New-York et que vous y réfléchissez, la tour Woolworth ressemble vraiment à un château médiéval. Plus que toutes les autres, elle a ses gargouilles, elle est très décorée. Alors cela nous a paru parfait pour la transformation d’une méchante sorcière en dragon et comme lieu de la bataille finale.

Pendant cette période, à quoi ressemblaient vos journées?
C’est intéressant, je pense que nous n’avons pas eu de journée type, parce qu’elles étaient toutes différentes. Un jour, nous étions à l’intérieur, devant un écran vert avec Susan Sarandon faire quelque chose qui serait en final sa transformation. Le jour suivant, nous étions dehors dans le parc, parce que le temps s’y prêtait, avec les danseurs, ou encore dans la rue selon le moment du film. Le jour suivant, nous étions dans un bureau d’avocats qui se trouve en dehors de la ville et le jour encore suivant, nous étions de retour au studio pour faire la séquence du restaurant italien, qui était un décor entièrement construit pour l’occasion. Chaque jour était une expérience différente. Certains jours, nous tournions une scène live normale, et d’autres, nous faisions quelque chose de complètement atypique, avec 300 figurants en plein Central Park. C’était très excitant!

Quel genre de relations aviez-vous avec les acteurs principaux?
Vous savez quoi? Nous avons été très chanceux! J’ai vraiment apprécié le fait que nous avions des gens non seulement talentueux mais gentils. Amy est géniale. Elle est acharnée et se bat pour atteindre la perfection. Ce que j’aime chez elle, c’est que dans le film, on la voit passer de la princesse à la vraie femme. Elle passait de l’une à l’autre sans que l’on s’en rende compte. Mais il faut se rendre compte qu’on l’on a tout tourné dans le désordre. Alors un jour elle porte une énorme robe blanche, le lendemain elle est une vraie femme dans sa tenue de soirée, et le jour suivant elle est au parc. Chaque scène avait son propre « niveau de princesse ». Elle a été impressionnante car elle comprenait où en était son personnage dans son évolution à chaque instant, et elle a travaillé avec Kevin pour s’assurer qu’elle était toujours juste dans son jeu d’actrice. Elle a vraiment été formidable. C’est une femme très talentueuse! Quant à Patrick, il est vraiment charmant.
Jimmy Mardsen est génial. Il est simplement très drôle et très gentil. Il a chanté lui-même ses chansons de prince. Je l’apprécie, comme tout le monde sur le film, pour la bonne énergie qu’il apportait sur le plateau. Susan Sarandon est stupéfiante parce que c’est une grande star et pourtant elle a vraiment les pieds sur terre. Quand on la rencontre, c’est comme rencontrer quelqu’un qu’on connait déjà. Elle ne se comporte pas en star en coulisses. Elle a tant d’expérience! Elle apporte cette expérience sur le plateau de sorte que vous pensiez toujours “tout va bien se passer! Susan sait quoi faire!”. Bien-sûr, j’adore Tim Spall, notre Nathanaël! C’est un acteur et un homme génial [ci-dessous, en train de discuter sur le plateau, avec Chase]. Et Idina Menzel, qui joue Nancy, est une femme étonnamment talentueuse! Je veux dire, quand elle chante, c’est tout simplement incroyable. Elle est adorable et pleine de talent. Nous avons eu beaucoup de chance. Vous savez, on ne peut jamais contrôler les gens mais je suis ravi qu’on aie eu un casting rempli de personnes si gentilles.

Indina Menzel est une chanteuse très célèbre à Broadway, elle a participe à des shows comme Wicked, mais dans Il Etait une Fois, elle ne chante pas. Pourquoi?
Nous l’avons engagée comme actrice. C’est une chose intéressante. Beaucoup de gens nous ont posé la question. Ils la connaissent tellement comme chanteuse qu’ils se demandaient pourquoi nous l’avons engagée si ce n’était pas pour chanter. Kevin et moi sommes tous deux fans d’elle dans Rent et Wicked, et nous l’avons vu dans d’autres choses et nous avons simplement pensé qu’elle était une actrice formidable et ferait une parfaite New-Yorkaise. Tout comme il y a un contraste entre Andalasia et Times Square à New-York, nous voulions un contraste entre Gisèle, qui était une princesse d’Andalasia et la femme qui était par quintessence New-Yorkaise. Alors, cela s’est imposé à nous qu’elle était la parfaite New-Yorkaise.


N’avait-elle pas, dans une précédente version du film, une chanson?
Oui. Nous avons discuté d’une chanson qui serait à la fin du film, entre elle et le prince. Vous savez quoi? Avec une structure différente pour le film, cela aurait collé. Mais en final, le film ne pouvait vraiment pas être plus long. Le film ne pouvais pas le supporter parce qu’elle n’est pas le personnage principal. Ce n’est pas un film sur elle. J’aimerais vraiment faire un autre film qui parlerait d’elle, parce que j’adorerai l’avoir dans un film où elle chanterait! Mais c’est le genre de décisions difficiles que Kevin doit souvent faire. Parfois, vous devez vous séparer de choses formidables, vous voudriez trouver une place pour elles mais, vous savez, vous devez rester fidèle au film. C'est le film qui vous dit ce dont il a besoin.

Comment avez-vous géré les caméos Disney, tous ces gens comme Jodi Benson, qui personnifient si bien l’histoire de Disney, et qui ont fait une apparition dans le film?
Ils étaient adorables. Certains travaillent toujours beaucoup, comme Jodi Benson [ci-dessous], la Petite Sirène, qui chante et joue toujours beaucoup, et Paige O’Hara, Belle, qui joue aussi. Nous leur avons juste posé la question et ils n’ont pas hésité. Kevin voulait vraiment que ces gens soient impliqués. Mais, en même temps, si vous ne savez pas qui Jodi est, ce n’est pas grave. Mais si vous la connaissez, c’est très drôle, non? C’est très drôle d’avoir la surprise de la découvrir, elle, ou Paige O’Hara, ou Judy Kuhn, Pocahontas, ou les autres. Nous pensions simplement que ce serait très amusant.


Comment s'est passée la partie post-production du film?
J’étais avec Kevin à San Francisco puisque j’ai suivit le film du tout début jusqu’à la fin avec lui. Alors, nous avons fait notre post-production au Presidio à San Francisco, qui est un grand parc où George Lucas possède des installations. Nous avons loué une pièce dans un de leurs bâtiments et avons installé notre groupe éditorial ici, près de Kevin. Il vit à San Francisco et voulait rester près de sa famille. Chaque jour, nous travaillions avec les studios Tippett, qui se trouvent à Oakland et ont réalisé tous les effets spéciaux. L’animation était toujours en cours de finition à Pasadena, où le groupe de James Baxter se trouvait. Alors, à cette étape, tous les morceaux étaient en train d’être rassemblés.

Quel est votre souvenir le plus cher du film?
Question difficile! Vous savez, je ne pense pas qu’il y ait un souvenir en particulier. Je crois que je vois le film depuis avant que l’on commence à tourner, en mars 2005, jusqu’au tout dernier jour où nous avons fait le banquet publicitaire. Tous ces jours comptent, pour moi. J’étais là pour tout, pour chaque morceau. Là pour Kevin, là pour l’équipe, là pour les groupes de gens talentueux. Ce film était si compliqué qu’il s’agissait vraiment d’être là, d’être près à tout, parce que chaque jour est un nouveau défi. Je sais que ce n’est pas vraiment une réponse parfaite, mais c’est vraiment le film dans sa globalité, avoir eu la possibilité d’être présent tout au long du voyage.
Je me sens très honoré d’avoir travaillé avec tant de gens très très talentueux dans tant de disciplines différentes sur le film: animation avec James Baxter, avec les musiciens Alan et Stephen et tous les autres, avec le chorégraphe John O’Connell, avec les acteurs, l’équipe formidable, les cameramen, les artistes, les designers, les gens de la construction, etc… Ils étaient tous si enthousiastes de travailler dans un film comme celui-là, que toute leur famille pourrait aller voir. Parce que beaucoup d’entre eux ont travaillé sur des films d’horreur, ou des films d’adultes, que leurs enfants ne pourraient jamais voir. Et ils ont finalement travaillé sur un film où ils pourront emmener leurs enfants.
L’exemple parfait de cette implication, c’est un exécutif studio comme Doug Short. C’est quelqu’un qui a passé dix ans à s’assurer que ce film ne serait pas oublié jusqu’à ce que le bon réalisateur soit trouvé en la personne de Kevin. Chaque personne, dans chaque entité, que ce soit dans le film ou dans les studios, s’est battue très fort pour garder le projet en vie. Et finalement, en 2005, quand Kevin et moi avons été intégrés, nous avions un autre exécutif aux studios, qui s’appelait Jason Reed. Et Jason Reed et Dick Cook, le chef de Disney Motion Pictures, ont joué un rôle décisif pour réaliser ce film atypique. Je crois que pour moi, c’est la chose dont je me souviendrais toujours. Je ne sais pas si j’aurai cette chance à nouveau. Cela n’arrive pas très souvent.

Merci à Angeline pour sa traduction!
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Giselle, Pip and Prince Edward models by James Baxter. Pip rough model by Troy Quane. Giselle and Book visual development by Lisa Keene. Well visual development by Christophe Vacher. Narissa Beast story drawings by Paul & Gaetan Brizzi.
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