vendredi, septembre 30, 2011

LE ROI LION EN BLURAY : Entretien avec les réalisateurs Roger Allers et Rob Minkoff

Quelle a été l'idée à l'origine de la création du Roi Lion?

RM: A l'origine on le voyait plus comme 'Bambi en Afrique'. Plus dans un style "aventure réelle" que "aventure mythique et épique". Mais lorsque Roger et moi nous sommes rencontrés, nous l'avons imprégné des éléments plus spirituels qui sont devenus une caractéristique du film.

Lorsque vous réalisiez Le Roi Lion, auviez-vous jamais imaginé qu'il deviendrait un tel film classique Disney?

RM: Lorsque nous avons commencé à travailler sur Le Roi Lion, c'était le quatrième film à sortir dans la succession des classiques d'animation modernes de Disney. Le premier était La Petite Sirène, puis La Belle et la Bête, et enfin Aladdin. C'étaient tous des dessins animés difficiles à égaler. Nous espérions seulement pouvoir être comparé favorablement et ne pas décevoir les fans Disney qui avait augmentés à chaque nouveau hit. Ce n'est que lorsque nous avons terminé Circle of Life, et qu'il fut diffusé en tant que trailer dans les cinémas, que nous avons su que nous avions quelque chose de spécial. Mais nous n'avons jamais été excessivement confiant. Nous avons donc continué à travailler dur pour livrer un bon film.

Rob, comment avez-vous partagé les tâches de réalisateur avec Roger Allers?

RM: Après avoir travaillé ensemble sur l'histoire, nous avons divisé les séquences afin que chacune soit dirigées par l'un ou l'autre d'entre nous. Par exemple: Roger a dirigé la scène "I Just Can’t Wait To Be King" et moi j'ai dirigé "Circle of Life".

Pouvez-vous nous parler un peu de la façon dont vous avez recruté vos animateurs pour travailler sur Le Roi Lion? J'ai toujours entendu dire que - parce que Pocahontas était censé être un projet de prestige - la plupart des animateurs de la "A-list" du Studio souhaitait travailler sur cette production. Cela implique qu'il était difficile de recruter des animateurs pour venir travailler sur Le Roi Lion, qui à l'époque avait quelques problèmes sur son histoire. Est-ce que cette rumeur est vraie?

RA: C'est vrai, en effet. Mais ce fut l'occasion de donner leur chance à de jeunes animateurs qui ont pu diriger des personnages, comme. Tony Bancroft (Pumbaa), Mike Surrey (Timon), James Baxter (Rafiki) qui sont tous des gars brillants - nous avons eu de la chance!

RM: Le titre de travail de Le Roi Lion était à l'origine "le roi de la jungle" et n'a pas été bien considéré dans le studio. Donc lorsque Jeffrey Katzenberg a annoncé que le studio serait divisé en deux pour faire deux films simultanément, de nombreux animateurs les plus connus voulaient travailler sur Pocahontas au lieu de Le Roi Lion. Jeffrey avait jugé Pocahontas comme la "pièce principale" et Le Roi Lion comme le "risque". Cela a donné une occasion aux nouveaux animateurs d'intensifier leur rôle de leadership.

Beaucoup de gens ont remarqué des similitudes avec Hamlet dans l'histoire du Roi Lion. Était-ce quelque chose que vous saviez lorsque vous réalisiez le film?

RM: Etant donné que Le Roi Lion a été créé comme une histoire originale on a toujours le besoin de l'ancrer à quelque chose de familier. Lorsque nous avons présenté l'ébauche révisée du film à Michael Eisner, Jeffrey Katzenberg, Peter Schneider et Tom Schumacher, quelqu'un dans la pièce a annoncé que dans ses thèmes et ses relations, l'histoire avait quelque chose de similaire. Tout le monde a répondu favorablement à l'idée que nous faisions quelque chose de Shakespearien et donc nous avons continué à chercher des façons de modéliser notre film sur les classiques intemporels. Shakespeare est le plus grand dramaturge de l'histoire. Ses œuvres ont résisté à l'épreuve du temps comme aucunes autres. Mais il faut du temps pour apprendre à apprécier Shakespeare et j'ai eu la chance de grandir à Palo Alto en Californie, à une époque et dans un lieu où l'éducation artistique était enseignée.

De quelle façon avez-vous suivi de près la distribution vocale, et en quelle façon, les voix sont-elles essentielles au succès d' un film d'animation?

RM: En tant que réalisateurs, nous travaillons en liaison très étroite avec les acteurs lorsqu'ils créent leurs performances. Généralement, il n'y a qu'un seul acteur la fois en session d'enregistrement. C'est parfois difficile pour les acteurs qui travaillent dans le vide. Parfois, nous lisons avec eux quelques lignes. Dorénavant, je lirai avec l'acteur car je trouve que c'est un excellent moyen d'obtenir la performance que vous recherchez.

Pouvez-vous nous parler des difficultés de cerner le personnage de Rafiki? Robert Guillaume raconte des histoires au sujet d'un rappel pour ré-enregistrer un dialogue sur les scènes qu'il avait déjà enregistré car vous ne cessiez pas d'évoluer dans l'approche que vous portiez sur le personnage. Finalement, en le rappelant vous auriez déclaré "Nous avons enfin compris qui est Rafiki. Il est fou. " Cette histoire est-elle vraie?

RM: Je me souviens que la grande rupture s'est produite lorsque j'ai demandé à Robert de rire. Son rire était tellement incroyable et il a vraiment fait ressortir le caractère de Rafiki comme un sorcier shaman fou. Nous lui avons alors demandé de rire avant chaque ligne!

Pourriez-vous s'il vous plaît partager avec nous quelques souvenirs de votre travail avec James Earl Jones?

RA: Ha ha! La première fois que nous avons eu James en séance d'enregistrement, avant de jouer ses premières lignes, il a fait des exercices pour s'éclaircir la voix. La force et la résonance de ses "harrrunfs" nous ont pratiquement arraché de nos chaises dans la cabine d'enregistrement! Cet homme EST un lion!

RM: James Earl Jones est l'une des voix les plus incroyables de l'histoire du cinéma. Peut-être que son seul rival réel à cet égard serait Orson Welles. Apprendre à travailler avec lui, surtout étant tel un fan de Star Wars, a été une expérience incroyable. Le regarder échauffer sa voix avant une séance d'enregistrement est remarquable. Il exécutait de nombreux exercices vocaux et parfois cela sonnait comme un vrai lion avec un grondement comme un rugissement.

Et qu'en est-il Jeremy Irons?

RA: Jeremy est un gentleman et un acteur brillant. Il nous a toujours donné des interprétations supplémentaires de ses lignes qui ont été fantastiques.

Pouvez-vous s'il vous plaît nous parler des contributions d'Elton John, Tim Rice et Hans Zimmer?

RM: C'est Tim qui a suggéré Elton pour le job. Moi, Don et Roger voulions que Hans se fonde sur son travail dans The Power of One dont la partition mettait également en scène Lebo M. Leur collaboration sur la partition et les éléments musicaux a vraiment apporté de la vie dans l'histoire et lui a donné son pouvoir durable.

RA: Les chansons d'Elton et de Tim ont vraiment aidé à raconter l'histoire avec humour et à lui donner du coeur alors que la partition brillante de Hans et ses arrangements (avec le travail de choral de Lebo M) lui a donné son ampleur, sa connotation dramatique, et l'a localisé en Afrique. Les arrangements de Mark Mancina dans I Just Can’t Wait to Be King et Hakuna Matata ont donné au film ses moments d'amusement.

Hans Zimmer a plus souvent composé pour des films avec acteurs réels. Comment avez-vous procédé avec lui à ce sujet?

RM: Hans a vraiment donné vie au film grâce à la musique. C'est sa capacité à combiner les authentiques saveurs africaines qui a vraiment fait que le film prenne vie par la musique. Mark Mancina a travaillé pour Hans à l'époque et a également beaucoup contribué au sentiments qui se dégagent du film. Il a également été directeur musical et compositeur pour la production scénique. Quant à son expérience en tant que compositeur de films avec acteurs réels, je pense qu'il y a très peu de différence dans la façon dont un compositeur travaille sur l'animation et sur les films avec acteurs réels. Bien que généralement un livret musical d'un film d'animation est plus étroitement lié aux images. Ca a été une collaboration extraordinaire.

De quelle façon avez-vous été impliqués dans le transfert du film Le Roi Lion en relief 3D?

RM: Don Hahn, Roger et moi avons rencontré Robert Neuman et son équipe pour les lancer sur la conversion. Nous avons regardé le film en 2D et fait part de nos réflexions sur des choses que nous aimerions voir (et ne pas voir) dans notre version 3D. Et puis nous nous sommes rencontrés régulièrement pour vérifier l'avancement des travaux.

RA: Rob Minkoff, Don Hahn et moi avons regardé la version 2D pour déterminer ce qui pourrait être poussé pour avoir des scènes en 3D, pour améliorer la narration et le contenu émotionnel. Tout au long du processus, nous avons passé en revue chaque scène pour offrir notre vision à Robert Neuman, le stéréographe 3D et son équipe. J'ai aussi supervisé la correction des couleurs pour la version finale.

Pensez-vous que le relief 3D ajoute quelque chose à Le Roi Lion ou est-ce seulement parce que le relief est à la mode aujourd'hui?

RA: Bien sûr. Je pense que cela ajoute une expérience plus viscérale pour le film. Il a été amusant de voir comment nous avions pensé en "3 dimensions" lorsque nous avions fait le film à l'origine en 2D.

RM: Je dois avouer que je suis un fan de la 3D quand c'est fait correctement. Avatar a été incroyable à l'écran. Il y a eu un certain nombre de films sortis en 3D qui n'ont pas vraiment utilisé son potentiel. Mais je pense que Le Roi Lion 3D le fait. Il ajoute une dimension à l'univers de nos personnages qui rend l'expérience du film plus immersive. Et on n'enlève rien à la version 2D. Donc Le Roi Lion en 3D vaut le coup d'avoir été fait à mon avis.

Par quels processus êtes-vous passé pour déterminer les éléments de l'histoire qui bénéficieraient le plus de l'amélioration 3D stéréoscopique?

RA: Nous avons projeté le film sans le son pour repérer les scènes avec le plus grand potentiel et nous dictions nos remarques à une personne qui prenait des notes sans discontinuer!

Êtes-vous surpris que l'animation dessinée à la main fonctionne en 3D?

RM: j'avais vu quelques tentatives d'animation traditionnelle en 3D et j'ai vu en elles de grandes possibilités. Mais je pense que Robert Neuman et son équipe allaient au-delà de mes attentes et a donné un résultat très convaincant.

Quelle est votre scène favorite en relief 3D?

RM: Je pense que pour moi, le Circle of Life fonctionne étonnement bien. Et c'est une excellente façon de commencer à entrer dans l'expérience de la nouvelle vision du film. Cette scène a toujours eu une puissance et impact important, mais maintenant elle saute vraiment hors de l'écran.

RA: Je dois dire que the Circle of Life fonctionne vraiment bien lorsque Zazu vol pour rejoindre Mufasa sur le promontoire de Pride Rock. Ca donne la sensation du vol dans l'espace!

Maintenant, avec le Roi Lion en relief 3D, Le rapport du matin ne fait plus partie du film. Pouvez-vous nous dire pourquoi?

RA: C'était inclus pour la version IMAX et la première sortie DVD comme un bonus amusant. La chanson du rapport du matin a été écrite à l'origine pour la comédie musicale. Nous avons voulu que la version actuelle soit fidèle à la version originale.

Jusqu'à quel point avez-vous été surpris quand vous avez vu les chiffres américains au box-office le week-end dernier?

RM: Je ne pouvais pas y croire! J'ai entendu dire qu' à l'origine on les avait estimé à quelque chose de l'ordre de 12 millions de U.S.$. Quand ça a dépassé trente j'étais choqué et surpris mais aussi très heureux. C'est agréable que les spectateurs aiment encore le film!

Qu'est-ce qui dans Le Roi Lion en fait un classique?

RA: C'est l'équilibre entre l'humour et le drame et la résonance de ses thèmes. Les questions de la vie et de la mort, et la perte. Les responsabilités de leadership et de pouvoir trouver sa place dans la vie.

RM: Je pense que c'est une combinaison de classiques historique avec une bande son incroyable d'Elton John, l'un des compositeurs les plus prolifiques de la musique pop. De plus, la conception globale de la production et l'apparence des personnages font que Le Roi Lion ressort comme un classique traditionnel Disney.

Qu'est-ce qui est le plus important pour vous lorsque vous travaillez sur un film?

RM: L'histoire est la chose la plus importante! Mais au-delà, le processus créatif et l'excitation de travailler avec des collaborateurs artistiques de premier ordre fait que le travail de directeur devient une tâche très satisfaisante.

RA: Ce qui est le plus important pour moi est d'avoir un environnement de respect mutuel, sentir une énergie créative avec les co-artistes et co-créateurs.

Vous êtes allé de l'animation au mélange animation / acteurs réels avec Stuart Little 1 & 2 et aux films avec acteurs réels avec Haunted Mansion. Quelles sont les différences entre diriger un film d'animation et diriger un film avec des acteurs réels? Et quelle est la différence entre la direction d'animateurs (les acteurs avec un crayon) et des acteurs vivants?

RM: Hugh Laurie m'a une fois demandé si je voulais lui effacer les sourcils et le dessiner en autre chose. Il y a une fausse impression que diriger des animateurs est plus facile que de vrais acteurs. Ce n'est pas vrai. Les animateurs sont tout aussi difficiles à diriger. Surtout ceux qui sont vraiment bons.

Quelle est votre opinion sur le Broadway Musical de Le Roi Lion dirigé par Julie Taymor?

RM: Quand j'ai entendu dire au début qu'une comédie musicale était envisagée pour Le Roi Lion J'ai crains qu'elle ne soit trop littéral. Beauty & The Beast avait déjà fait le saut vers l'adaptation à la scène et c'était tout à fait une réplique du film d'animation. Je ne pense pas que ce type d'approche aurait fonctionnée pour Le Roi Lion. Lorsque Julie Taymor a été associée au projet de ré-imaginer le film pour la scène d'une comédie musicale ça a été une très bonne idée. Son approche de re-conceptualiser le spectacle, en utilisant son sens brillant de la mise en scène fait sortir la comédie de sa théâtralité et en a fait une expérience unique. Quand j'ai vu le spectacle pour la première fois j'ai été ravi et heureux que notre film puisse vivre sur la scène. Et il n'a pas cessé d'être présenté avec succès depuis 1997.

Rob, avez-vous des projets pour revenir à l'animation?

RM: Je travaille actuellement sur un nouveau film d'animation. Il est fondé sur les personnages classiques de M. Peabody & Sherman, qui sont originellement apparus sur le Rocky & Bullwinkle Show. Nous avons Robert Downey Jr. Qui joue le chien génie qui adopte un petit garçon aux cheveux roux.

Roger, il y a un projet pour un biopic d'Elton John. Peut-être pourriez-vous envisager de le diriger?

PR: Bien sûr! Une version animée de sa vie? Je suis partant!

Comment voyez-vous l'avenir de l'animation?

RM: Quand j'ai commencé au début des années 80, il semblait que l'animation allait sur sa fin. Mais il y a aujourd'hui plus de films d'animation, des émissions TV, des publicités et des contenus animés de toutes sortes qui sont produits. Je suis donc très optimiste sur l'animation. Je pense que, finalement, de plus en plus de films se feront avec un contenu diversifié pour atteindre des publics de tous âges, et que l'animation atteindra finalement un niveau de respect qui sera le même que pour les autres types de cinéma.

PR: Je pense que le champ technique et celui des sujets va continuer à s'ouvrir. La ligne entre l'action d'animation et les films d'action réels est déjà devenu si flou, que la distinction formelle peut disparaître.

Que préférez-vous, les films classiques en 2D ou en animation par ordinateur?

RM: Je pense que l'animation par ordinateur s'est considérablement améliorée au cours des années et a atteint une qualité similaire à l'animation traditionnelle dessinée à la main. Cela dit, rien ne peut remplacer l'apparence et le ressenti des dessins par la main humaine. Donc je pense qu'il y a place dans le monde pour les deux, chacun avec ses propres forces et faiblesses.

Rob et Roger, une dernière chose à nous dire sur Le Roi Lion avant que nous fermions cette table ronde virtuelle?

RM: Après 17 ans ce fut un voyage étonnant sur Le Roi Lion. Un voyage qui, je l'espère, se poursuivra, comme dans le Cercle de la Vie. Merci de nous avoir rejoint dans cette table ronde virtuelle. Dans l'attente d'une prochaine rencontre virtuelle ou autrement!

RA: Je suis tellement heureux que les spectateurs puissent faire l'expérience du Roi Lion dans un cinéma sur grand écran avec d'autres spectateurs. C'est l'expérience de la communauté, vous voyez? Rassemblons-nous à Pride Rock, rejoignons le cercle, et racontons nos histoires.

Un immense merci à Scrooge pour sa traduction!!!

samedi, septembre 17, 2011

LE ROI LION EN BLURAY : Entretien avec l'animateur du jeune Simba, Mark Henn

Pouvez-vous me parler de votre expérience sur Le Roi Lion, dans lequel vous avez animé le jeune Simba?
Le Roi Lion a été une occasion exceptionnelle, parce que j'ai du faire autre chose qu'une princesse, ce qui a été un changement agréable. Initialement, j'avais demandé à plusieurs reprises de façon insistante à faire Scar, pour faire le méchant, parce que je voulais vraiment faire quelque chose de différent. Mais Don Hahn est venu me voir et m'a dit "Je sais que vous êtes intéressé pour le rôle de Scar, mais tout le film tourne autour de Simba." La production et les réalisateurs ont estimé que si Simba ne jouait pas bien, alors le film ne fonctionnerait pas et que le rôle de Simba correspondait parfaitement à mes points forts. Donc, je suis toujours déçu de ne pas avoir pu faire le méchant, mais sachant qu'ils avaient besoin de moi pour travailler sur Simba, ça a été un défi que j'ai relevé avec plaisir.


Quelle a été votre approche de Simba?
Côté de l'histoire, je savais ce qui allait arriver. Nous savions tous quelle était l'histoire et ce que Simba deviendrait au travers d'elle. Mais finalement, je voulais juste faire de lui – ce que je m'efforce à faire pour tous les personnages que j'anime – un jeune personnage crédible, confiant et peut-être un peu arrogant sur le début. Vous rappelez-vous la chanson " I Just Can’t Wait To Be King"? Il n'avait pas compris. Il n'avait pas la maturité, il devait grandir. Ce que le film évoque, c'est qu'il doit grandir et faire son apprentissage des responsabilités. C'est pourquoi je voulais le rendre crédible pour que les spectateurs puissent s'identifier soit avec eux-mêmes ou soit avec leurs propres enfants. Peut-être se souviendraient-ils d'avoir été ainsi dans leur enfance, ou se rendraient-ils compte que c'était le comportement actuel de leurs enfants. Je voulais le rendre crédible afin que vous puissiez comprendre comment il se sentait, les erreurs qu'il faisait, son sentiment de mal-être puis sa façon de grandir, comment il a finalement mûri et est devenu Roi, et plus exactement, le chef de file que son père essayait de lui apprendre à être. Pour y parvenir il a dû apprendre quelques leçons difficiles.

Comment avez-vous réalisé la transition du lionceau Simba à l'adulte Simba?
Eh bien, en fait j'ai d'abord animé la première scène avec Simba adulte, lors de la chanson "Hakuna Matata" où vous voyez le changement temporel et le passage à l'âge adulte pour Simba pour la première fois. Je pense, que comme le lionceau qu'il était, il est toujours un peu un looser. Dans son animation, il sera peut-être un peu plus gauche avec son évolution physique, il est un peu plus maladroit, ses pieds sont un peu plus grands, il peut patauger un peu plus que lorsqu'il sera adulte. Ses mouvements ne sont pas tout à fait coordonnés par rapport à ce qu'il sera adulte. Et même à la fin de Hakuna Matata il est à fond dans le jeu et la chanson qu'il chante avec Pumbaa et Timon. Il est toujours un peu le jeune lionceau mais physiquement il est maintenant un lion mature. Il est différent.

Avez-vous parlé de cette transition avec Ruben Aquino, le superviseur de Simba adulte?
Je connais Ruben depuis l'époque où il est venu au Studio lors de la réalisation de "Taram et le chaudron Magique". Nous nous connaissons donc depuis de nombreuses années. Mais je ne peux pas dire que nous ayons passé beaucoup de temps à discuter de la façon dont il allait animer Simba. Il était en Californie à l'époque et j'étais en Floride. Mais, dans ces deux localisations, nous avions le même point d'entrée pour nos recherches. Nous avons tous deux eu l'occasion d'esquisser et dessiner des lions vivants, nous avons tous deux rencontré des experts en animaux qui nous ont donné des conférences et nous ont parlé des lions. Ainsi, notre recherche a été identique par rapport à ce que nous avions tous deux entendus. Nous avions tous les deux obtenu les mêmes informations sur la façon dont les lions se déplacent, à quoi ils ressemblent dans la nature, ce qu'ils font et comment ils agissent.

Merci à Scrooge pour sa traduction!