samedi, mai 26, 2012

20e ANNIVERSAIRE DE DISNEYLAND PARIS : Entretien avec l'Imagineer Tom Morris (Fantasyland)

Comment en êtes-vous venu à vous occuper de la conception du Fantasyland de Disneyland Paris ?
Cela est probablement dû à l’association de différents facteurs parmi lesquels le fait que j’ai travaillé sur une partie de New Fantasyland pour Disneyland en Californie et que j’avais récemment fait un long séjour en Europe. J’ai pu ainsi collecter un grand nombre de documents de référence sur les châteaux et les villages de caractère du pays.
Du point de vue créatif, quels défis avez-vous rencontrés ?
J’en ai rencontré beaucoup, à commencer par la météo, mais je me souviens aussi avoir été très intimidé par le fait que bon nombre des histoires et des lieux de Fantasyland avaient leur origine en Europe et qu’il était important de garder cet esprit tout en créant quelque chose de frais et de neuf.
Comment avez-vous choisi les attractions et les histoires qui seraient présentes ?
D’un côté, nous savions que nous devions avoir plusieurs attractions classiques de Fantasyland, et de l’autre, nous voulions nous assurer d’une représentation équilibrée entre les différents styles d’histoires et de lieux géographiques. Par conséquent, nous avons sélectionné le meilleur du meilleur tout en ayant à l’esprit d’autres éléments comme les conditions météo.
Comment avez-vous envisagé la disposition globale du land ?
Dès le départ, nous avons envisagé quelque chose d’un peu plus arrondi, vert et chaleureux que dans les autres parcs, organisé le long d’un cours d’eau. Nous avons donc ajouté un ruisseau qui serpente en volutes, et qui agirait tel un fil directeur à travers tout le land.
Le Fantasyland de Disneyland Paris est en quelque sorte un voyage à travers l’Europe via les contes de fées de chaque pays, culminant avec l’attraction « it’s a small world », qui les réunit tous.Absolument. Tout comme le Frontierland de Disneyland représente différentes régions et histoires traditionnelles de l’ensemble de l’Amérique du Nord. J’ai toujours aimé cet aspect de Frontierland, même s’il a quelque chose de subliminal, alors pourquoi ne pas appliquer cette idée à ce land du parc européen qui se concentre justement sur les histoires traditionnelles d’Europe ?
Qu’avez-vous repris au New Fantasyland d’Anaheim ?Nous avons commencé avec la plupart des décors que nous avions récemment créés pour le New Fantasyland de Disneyland, tout en empruntant quelques éléments classiques à l’original. Nous étions bien sûr conscients qu’il nous fallait un nouveau château et que celui-ci devait être spectaculaire afin de se distinguer des centaines de merveilleux châteaux déjà présents en Europe.
Fantasyland est le land qui s’attache le plus aux grands classiques de Walt Disney. Avez-vous travaillé avec des artistes du monde de l’animation ?
Nous n’avons pas travaillé directement avec eux puisque bon nombre d’entre eux étaient déjà partis à la retraite, mais nous nous sommes énormément inspirés de leur travail, tout particulièrement celui des illustrateurs, des artistes de layout, et des décorateurs. Parmi eux, il y avait bien sûr Eyvind Earle, dont nous avons cherché à reproduire le style autour du château, mais nous n’avons pas travaillé directement avec lui. En revanche, nous avons eu la grande chance de pouvoir collaborer avec Frank Armitage qui fut l’un des décorateurs de La Belle au Bois Dormant. Il nous a aidés à concevoir le paysage et les formations rocheuses autour de notre château tels qu’ils apparaissent dans le film, et il a réalisé le concept final du château de Disneyland Paris utilisé à l’époque pour la promotion, et encore aujourd’hui comme matériel de référence.
Comment avez-vous rendu l’architecture de Fantasyland « animée » ?Cela se situe dans la ligne et dans les formes des différents bâtiments qui suivent certains principes d’animation comme le mouvement et le « Squash and Stretch » (compression et étirement), bien que ces principes soient utilisés de manière bien plus subtile qu’à Toon Town, par exemple.
Il y a également beaucoup d’animation dans le design du Château de la Belle au Bois Dormant.
Nous avons travaillé sur tous les aspects du Château en même temps et mon rôle a été, notamment, de relier les idées proposées dans les différents concepts, dessins, maquettes et plans. Parfois un élément demandait une approche « de haut en bas » et d’autres fois, pour des éléments comme un escalier en colimaçon, il fallait une approche « de bas en haut ». Mais à chaque fois, nous vérifions la cohérence de l’ensemble à partir de maquettes en polystyrène.
La construction du Château fut un effort européen.
Depuis le départ, nous avons envisagé un château que l’on puisse explorer, où l’on pourrait admirer des vitraux magnifiques, des galeries, des niches et plein d’autres choses. Construire tout cela fut un tour de force ; pas seulement les vitraux ou les tapisseries, mais également les toitures, les fleurons et les décorations murales. Nous avons donc fait appel à des spécialistes reconnus depuis plusieurs siècles, notamment pour les vitraux et les tapisseries.
Si les « dark rides » de Fantasyland, représentant l’Allemagne (Blanche-Neige), l’Italie (Pinocchio) et l’Angleterre (Peter Pan) sont très proches de ceux de Disneyland en Californie, votre hommage à Alice au Pays des Merveilles qu’est Alice’s Curious Labyrinth est inédit.
Nous n’avions rien fait de tel auparavant, notamment à cause du fait qu’il est difficile de prévoir les mouvements des visiteurs dans un labyrinthe. Nous avons fait des recherches et expérimenté un certain nombre de choses. Par chance, à cette époque, les labyrinthes revenaient à la mode et nous avons eu la chance de collaborer avec un grand designer anglais spécialiste en la matière.

Comment avez-vous abordé la version européenne de « it’s a small world » ?
Nous avons souhaité conserver l’esprit de l’attraction originale du point de vue visuel, tout en proposant quelques nouveautés comme l’extension de la Russie, de l’Asie du sud-est et du Moyen-Orient, Israël compris, et en représentant l’Amérique du Nord pour la première fois. Nous avions besoin également d’un meilleur éclairage dans la mesure où cette attraction repose beaucoup sur la qualité de la lumière. Nous avons donc changé notre approche de la lumière et créé ce que je crois être une nouvelle apparence très colorée. Pour ce qui est de l’extérieur, qui était originellement le résultat des visions combinées de Mary Blair et Rolly Crump, nous avons considéré la météo locale et avons, de fait, ajouté des couleurs pastel et une certaine patine, comme s’il s’agissait d’un des jouets de Geppetto, à grande échelle, qui prendrait vie.
Comment avez-vous abordé la musique du land ?
Nous sommes bien sûr partis du répertoire Disney, puis nous avons élargi nos recherches selon les besoins. Beaucoup de mélodies de Fantasyland sont en fait des airs populaires séculaires que nous avons mélangés à nos propres classiques. Nous avons dû écouter des centaines de cd pour n’extraire qu’une ou deux sélections pour chacun d’entre eux.
Pouvez-vous nous parler des attractions construites en 1993 ? Par exemple, comment avez-vous adapté Storybook Land à l’Europe et en faire Le Pays des Contes de Fées ?
Nous nous sommes d’abord dit qu’il serait bon d’avoir un nouveau parcours en bateau dans la mesure où nous avions déjà introduit l’eau comme un élément important du land. Ensuite, en ouvrant une zone supplémentaire, cela nous permettrait de rendre hommage à d’autres pays comme la Belgique ou les Pays-Bas, célèbres pour leurs canaux. Nos voyages d’étude en Europe nous ayant appris combien une approche multilingue serait lourde, nous avons opté pour une narration via la musique, une manière finalement plus simple et plus agréable de raconter toutes ces histoires.
La musique est également très importante dans Casey Jr. – Le Petit Train du Cirque.
C’est une attraction adorable. Nous nous sommes dit que ce serait un ajout très mignon aux attractions de Fantasyland. A cette époque, nous étions en train d’expérimenter la diffusion embarquée de musique synchronisée avec le parcours et Casey Jr. est devenu la toute première attraction à proposer ce genre de technologie.
Comment avez-vous travaillé avec les Show Producers des autres lands ?J’ai surtout collaboré avec mes voisins immédiats. Je me suis donc assuré que Chris Tietz (Adventureland) et Tim Delaney (Discoveryland) étaient en accord avec les éléments de design que nous partagions. Ceci dit, j’ai toujours accordé beaucoup d’intérêt à l’avis de mes quatre compères, Tim, Jeff Burke (Frontierland), Chris et Eddie (Main Street), par rapport à ce que je faisais dans mon land. Parfois je les emmenais le visiter pour recueillir leurs opinions et commentaires.
Sur quelles autres attractions de Disneyland Paris avez-vous travaillé ?
Pas tant que cela. J’ai surtout fait des propositions pour une grande attraction sur l’animation qui se serait située à l’extérieur du Parc Disneyland et qui aurait fait la transition vers les Disney MGM Studios Europe envisagés à l’origine. Mais le projet a vite changé et nous nous sommes focalisés sur le deuxième parc, aujourd’hui les Walt Disney Studios.
Vous avez également participé à Indiana Jones et le Temple du Péril.C’est vrai, mais c’est surtout l’oeuvre de Chris Tietz et de son équipe. Ce fut très rapide. A l'origine, nous voulions qu'il y ait deux temples qui se complètent l’un l’autre. Le second devait avoir une apparence plus décomposée et souterraine, un peu plus effrayante que le premier !
Quels souvenirs vous restent de cette expérience européenne ?
Ce fut une expérience fantastique. Difficile d’en extraire un élément en particulier, mais je dirai que j’ai particulièrement apprécié le contact que j’ai eu avec différentes cultures et différents lieux. Travailler avec des artistes de toute l’Europe m’a permis de comprendre les différentes manières de concevoir le métier. C’était très enrichissant. Certains sont même devenus Imagineers ! Et chaque fois que nous visitions un atelier, on nous faisait visiter les environs, villes ou villages, avec les curiosités, les restaurants et les gens qui peuplaient l’endroit. Cela m’a vraiment donné le goût pour les voyages !

samedi, mai 05, 2012

20e ANNIVERSAIRE DE DISNEYLAND PARIS : Entretien Eddie Sotto, concepteur de Main Street, USA.

Voici un nouvel extrait de mon prochain livre, Entretiens avec un Empire : Disneyland Paris raconté par ses créateurs. Il s'agit de morceaux choisis de mon entretien avec Eddie Sotto, ancien Imagineer et concepteur de Main Street, USA.  
Etait-ce un désir personnel que d’être le concepteur de Main Street, USA pour Disneyland Paris ?
Oui et non ! Au départ, Tony Baxter, le producteur exécutif d’Euro Disneyland, avait remarqué mon travail pour une autre société, et en particulier autour de Jules Verne. Bien sûr, le design associé à Jules Verne est naturellement victorien, mais dans un style plus « Art Nouveau », plus industriel. Je savais que Tony aimait tout particulièrement ce style et qu’il avait essayé de lancer des projets dans ce sens. Et au moment de constituer une équipe de designers pour Disneyland Paris, je pense qu’au départ il pensait me confier Discoveryland. Or, Tim Delaney avait lui aussi fait de magnifiques dessins autour de cette idée et c’est lui qui s’est finalement occupé de Discoveryland. Tony a alors pensé à moi pour Main Street. Je dois avouer qu’à ce moment, j’ai été un peu déçu. Mais je suis le genre de personne qui déteste copier les choses, et j’ai pris comme un défi le fait d’avoir à imaginer une Main Street différente de celle de Walt Disney World. Et puis surtout, je me suis souvenu d’une des plus grandes émotions de mon enfance, quand j’ai eu l’opportunité de visiter les décors du film Hello, Dolly ! avec Barbara Streisand dans les studios de la 20th Century Fox. J’étais un petit garçon, j’avais 12 ans, et je marchais au milieu de ces décors gigantesques représentant Broadway et la 5e avenue de New York, avec un train suspendu et des affiches partout. C’était comme du Disney, avec une approche très positive, mais un peu plus réaliste. J’étais un fan absolu de Disney et je me suis dit : « oublions Disneyland ; c’est ça que je veux faire ! Je veux devenir concepteur de lieux comme celui-ci ! » C’était donc mon rêve de gosse de rendre hommage à ce lieu et à son décorateur, John DeCuir, et c’est ce qu’est Main Street, USA à Disneyland Paris ! J’ai donc vu ce travail comme une opportunité unique de réinventer Main Street selon mes rêves.
Et cette Main Street ne devait plus se situer au tournant du siècle, mais plutôt au coeur des années 1920-1930.
Une grande part de cette idée est venue de nos recherches. Nous nous sommes demandés pourquoi le public européen s’intéresserait à une copie de la Main Street de Walt Disney. C’est une nostalgie que nous partageons tous en tant qu’Américains, mais ce n’est pas nécessairement le cas des Européens. Le style victorien américain est déjà un mélange étrange de toutes sortes de styles européens que nous avons réinterprétés, le style Mansart en France, le style georgien en Angleterre. Nous voulions être sûrs que les visiteurs européens comprennent ce que nous voulions faire. Alors, nous nous sommes tournés vers le cinéma et la musique des années 1930, quand l’Amérique a commencé à influencer l’Europe du point de vue culturel. C’est par ces deux biais, le jazz et le cinéma muet, que les Européens ont eu l’opportunité de saisir ce qu’était l’Amérique. Ils l’ont découverte à travers les films des Keystone Cops, de Chaplin, de Keaton, à travers le Jazz et les échos de la prohibition (d’ailleurs, les Européens ont dû rigoler en pensant que nous devions aller dans les clubs fermés pour pouvoir boire !). Ceci dit, notre approche de cette époque pour Main Street était innocente et drôle, dans un esprit familial. D’où l’exemple de Hello, Dolly ! C’est donc à partir de là que Tony Baxter et moi avons commencé à lancer les premiers dessins conceptuels. Il faut dire que nous partagions la même affection pour ce film. Imaginez que j’avais marché au milieu de ces décors trois jours seulement avant le tournage lors duquel le jeune Tony Baxter (il a dix ans de plus que moi, ce qui fait qu’il devait avoir 22 ans à l’époque !) était présent en tant que figurant, habillé en style victorien et agitant un drapeau au passage de la parade ! Nous voulions exprimer ce sentiment à travers l’architecture de Main Street et nous nous sommes dit qu’il serait possible de le faire tout en proposant une approche un tout petit peu plus urbaine que la Main Street de Walt Disney. Nous pouvions très bien partir de son époque et ajouter des strates temporelles supplémentaires.

Comment est-on revenu d’une Main Street des années 20 au concept victorien original ?
Je pense que Michael Eisner a eu des craintes sur le fait de s’éloigner du concept original de Walt Disney pour Main Street d’autant plus que, selon Tony Baxter, il aurait vu à la même époque le film Les Incorruptibles et qu’il aurait eu peur de l’image violente que ce film et cette époque auraient pu renvoyer. Or, ce film n’avait rien à voir avec notre projet. Il n’y aurait pas eu de gangsters et autres mitraillettes. Notre Main Street des années 20 était celle des Keystone Cops. C’était beaucoup plus drôle et innocent. Ceci dit, Michael Eisner nous a envoyé un mémo dans lequel il nous expliquait qu’il craignait que les Européens pensent que nous avions perdu notre innocence et que cette période était trop immorale pour être valorisée et constituer le premier contact avec Disneyland. Quelque temps plus tard, alors qu’avec Michael Eisner, Frank Wells et certains designers de Disneyland Paris nous visitions des parcs européens, Michael s’est tourné vers moi et m’a dit : « vous savez, je me dis que finalement cette idée d’une Main Street des années 20 aurait bien marché. On aurait dû le faire ! » Ce qui était impossible car le projet avait été arrêté et le travail sur la version définitive était trop avancé pour faire marche arrière. En l’entendant, une partie de moi s’est sentie triste, mais en même temps je me suis dit qu’il avait eu l’élégance d’avouer que nous avions raison…

Au final, donc, comment avez-vous organisé cette rue mythique ?
Ce qui nous a guidés, c’est l’idée de créer une personnalité derrière chaque façade. Nous n’avons rien envisagé qui n’ait de valeur que purement artistique ou visuelle. La valeur d’une façade, c’est l’histoire qu’elle raconte. Par exemple, les couleurs de Main Street Motors sont très masculines - vert foncé, marron, brun et rouge -, et juste à côté vous avez Disney Clothiers que nous avons imaginé être tenu par une femme à l’époque, avec des couleurs plus douce, plus pastel. Nous avons voulu que chaque lieu ait une personnalité unique, de sorte qu’en les mettant bout à bout vous ayez le sentiment d’une ville dans sa diversité et non un grand centre commercial.
Comment avez-vous approché la musique de Main Street ?
A part quelques exceptions, il n’y a pas vraiment de musique originale pour Main Street. Walt’s – An American Restaurant a sa propre musique, qui est en fait un arrangement de musiques Disney pour ensemble de chambre, qui est également utilisé pour partie au Plaza Gardens Restaurant. Pour le reste, les musiques du Main Street, USA de Disneyland Paris ont été produites en même temps pour le Disneyland de Californie afin de partager les coûts. Je dois dire que j’ai passé plus de temps sur ces musiques que sur n’importe quel autre élément. Nous avons 11 heures de musique, et chaque heure est différente. C’est une sorte de chronologie du jazz américain. J’ai trouvé un orchestre, le Paragon Ragtime Orchestra, qui a retrouvé des tonnes de partitions qui avaient été abandonnées sous un kiosque à musique d’Atlantic City dans le New Jersey et qui a recréé ces magnifiques morceaux de ragtime en les jouant sur instruments d’époque. Ces morceaux ont été enregistrés sur deux cd, The Whistler and His Dog et On the Boardwalk. J’ai donc rencontré le chef de cet orchestre, Richard « Rick » Benjamin, pour lui demander l’autorisation d’utiliser ses morceaux à Disneyland Paris parce qu’ils font authentiquement partie de la culture américaine - certaines pièces étaient même inédites, inconnues des musicologues. Ce fut vraiment le point de départ de la musique de Main Street. Nous avons également retrouvé une chanson intitulée Goodbye Broadway, Hello France, écrite en 1917, qui fut un des succès liés à la Première Guerre mondiale, ainsi que How ‘Ya Gonna Keep ‘Em Down on the Farm (after they seen Paree), qui date de 1919, autant de chansons idéales pour Disneyland Paris car c’était des chansons auxquelles les Américains pensaient quand ils rêvaient de la France. Comme vous le voyez, nous avons légèrement étendu l’époque de Main Street jusqu’à la limite des années 20, qui correspond également à l’époque des pompes à essence que vous pouvez voir au bout de la rue. Nous avons également puisé dans le répertoire de la Walt Disney Company, dans les musiques du film Ragtime, composées par Randy Newman, ainsi que dans celui des orgues de barbarie pour certaines boutiques.

On trouve sur Main Street, USA toutes sortes d’objets authentiques et d’antiquités.
Absolument. Par exemple, l’essentiel de l’éclairage de Walt’s – an American Restaurant est composé d’antiquités collectées à travers tous les Etats-Unis. Ceci dit, nous avons ajouté un petit détail : sur les clefs des lampes à gaz du restaurant, nous avons ajouté le logo de Walt Disney figurant sur les ferrures de son appartement de Disneyland - pas de Mickey caché, donc, mais une référence directe à Walt. Il y a également beaucoup d’antiquités dans la Cable Car Bake Shop dans la mesure où nous avons fait pas mal de recherches sur les photographies et les plans des fameux « Cable Cars » de la ville. Et toutes les maquettes des brevets sont authentiques et viennent du Bureau des Patentes américain. C’est un must. Autre chose, pour Liberty Arcade, nous nous sommes rendus au musée Bartholdi de Colmar pour recueillir la documentation la plus authentique sur la construction de la Statue de la Liberté.
Certains mobiliers de restaurant sont d’authentiques antiquités, mais surtout, je voulais que Town Square Photography ressemble à un plateau de cinéma. L’idée était que le propriétaire du magasin était passionné des dernières technologies comme les appareils photos portatifs de Kodak. Il voulait aussi être le premier de la ville à avoir l’électricité, quitte à ce que le rangement de sa boutique s’en ressente ! Le fait est que toutes les photos que vous pouvez y trouver sont de véritables clichés américains de cette période. Le mobilier et les accessoires sont également authentiques. Je dois dire qu’en la matière, Cable Car Bake Shop et Town Square Photography sont mes deux magasins préférés !
Main Street, USA est une véritable accumulation de détails plus riches les uns que les autres, tous historiquement valides et qui lui confèrent cette intégrité à laquelle Herbert Ryman tenait tant. Pour moi, Disneyland est un lieu de culture et Disneyland Paris est la plus grande exportation culturelle jamais réalisée. Si on veut faire les choses correctement et présenter une partie aussi importante de la culture américaine sur le sol européen, il faut aller plus loin qu’Elvis, les hamburgers, Mickey Rourke, James Dean ou encore Marylin Monroe. Il faut créer une sorte de Smithonian vivant. D’ailleurs, certains objets ont été fournis par des collectionneurs du Smithonian. Main Street est un musée vivant. Cela n’a rien à voir avec une quelconque propagande américaine comme on l’a reproché au parc. C’est un lieu où vous pouvez venir avec vos enfants et où toute la famille peut à la fois s’amuser, admirer et apprendre.
C’est sur l’une de ces fenêtres, celle du dentiste Dr. Bitz, que l’on trouve votre nom, aux côtés des autres Show Producers du parc.
Je me suis dit que ce serait sympathique que nous soyons tous réunis sur une même fenêtre. En ce qui concerne le choix de la fenêtre, je me suis souvenu que Walt Disney lui-même avait un effet sonore de ce type sortant d’une fenêtre dans l’attraction Mine Train Through Nature’s Wonderland (aujourd’hui Big Thunder Mountain) de Disneyland, et c’était la fenêtre du dentiste d’où l’on pouvait entendre les patients hurler de douleurs - une situation typique du Vieil Ouest ! Walt Disney trouvait cela très drôle et adorait cet effet. Je me suis dit que ce serait amusant de reprendre cette idée tout en la rendant un peu moins violente. C’est pour cela que mon dentiste utilise du gaz hilarant. Vous pouvez entendre le patient rire au son de la roulette - et c’est moi qui fais la voix du patient ! Quant au nom du dentiste, c’est le mien, car mon nom complet est Eddie Sotto Bitz !